• Un homme cultivé

    De Marie Susini à Petru Rocca

    Un homme cultivé

     

    Henri Ceccaldi était un journaliste corse et un homme de culture. La culture, il en avait fait aussi une activité bénévole à travers l’association Altitude et l’organisation d’événements à Evisa. Sa culture personnelle, elle ressortait de ses écrits qui n’était pas toujours de simples articles, puisqu’on y trouve des fables et des poèmes. Sa culture, elle lui faisait faire références à ses lectures, comme celle de L’île aux Pingouins, et à des personnages, Topaze ou Cyrano de Bergerac. Il convoquait même Jean Giono pour un éloge des dormeurs de Verone et de la sieste dans « Voyage en Italie ».  Au-delà de ces exemples, Il lui arrivait aussi de jouer le critique littéraire pour louer notamment les talents de Marie Susini et son roman « La feria » ou d’interpeller les pinzuti avec « Connais-tu la Corse ? » titre d’un ouvrage de Petru Rocca, avec une introduction de Pierre Bonardi.      

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    Un homme cultivéMarie Susini est née le 18 janvier 1916 à Renno (Corse). Elle vit ensuite à Marseille puis à Paris où elle fait ses études de philosophie – dont un travail sur l'œuvre d'Henri Bergson – et de lettres. Elle a également suivi des cours de l'École du Louvre et du Collège de France. Elle travaille comme secrétaire particulière du ministre de l'Éducation nationale du gouvernement de Vichy Abel Bonnard et ensuite comme bibliothécaire et conservatrice au service du catalogue de la Bibliothèque nationale de France jusqu'à sa retraite.  Marie Susini a par ailleurs joué le rôle de la femme de Matthieu, dans Mouchette de Robert Bresson (1967). Elle a été membre du jury du prix Fémina à partir de 1971 jusqu’à sa mort et membre du jury France-Canada. Elle a reçu la médaille de l’Ordre des arts et des lettres en 1984. Restée célibataire durant sa vie, Marie Susini a été la compagne de Jean Daniel, écrivain et journaliste français, et fondateur de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur. Selon Jean Daniel, Albert Camus aussi aurait été amoureux de Marie Susini.Marie est morte le 22 août 1993 à l'hôpital d'Orbetello pendant une visite amicale en Italie et enterrée à Vico où elle a grandi.

    Son œuvre parle de la Corse, de l'enfermement de l’île et de la puissance des sentiments qui se confrontent souvent intérieurement sans pouvoir s'exprimer. Parmi ses livres, le roman C'était cela notre amour est l'un des plus connus. Sa pièce de théâtre Corvara devrait en partie son origine à un conseil d'Albert Camus.

    Bibliographie :

    Plein Soleil, roman, 1953

    La Fiera, roman, 1954

    Corvara, théâtre, 1955

    Un pas d'homme, roman, 1957

    Le Premier Regard, récit, 1960

    Les Yeux fermés, roman, 1964

    C'était cela notre amour, roman, 1970

    Je m'appelle Anna Livia, roman, 1979

    La Renfermée, la Corse, essai, 1981

    L'Île sans rivages regroupant (Plein Soleil, La Fiera, Corvara ou la Malédiction, La Renfermée, la Corse), 1989

    Un homme cultivéPierre-Marie Gabriel Rocca naît le 28 septembre 1887 à Vico, en Corse. D’abord imprimeur, il collabore à la revue Tramuntana. Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé en 1914. Sur le front, il rédige Le Canard des marais pour ses camarades. Blessé à de nombreuses reprises, il est fait officier et chevalier de la Légion d'honneur. Il publie à partir du 15 mai 1920 la revue A Muvra (« Le mouflon »), avec d'autres anciens combattants. Il devient éditeur à Ajaccio. Il crée en fin 1922 ou début 1923 le Partitu Corsu d'Azione sur le modèle du Partito Sardo d'Azione. Ce parti devient le Partitu corsu autonomista (« Parti autonomiste corse ») en 1926 ou en 1927. Il se réfère aux exemples catalan et irlandais, et en liaison avec les Bretons de Breiz Atao. Il revendique le droit de tous les peuples à disposer d'eux-mêmes. Dans le cadre des luttes des mouvements régionaux, il entre en relation avec certaines organisations autonomistes bretonnes, flamandes, alsaciennes et basques dans les années 1920. Dans ce cadre, Petru Rocca s'occupe de la rubrique corse de la revue Peuples et frontières après 1936, qui est l'organe de coordination des courants autonomistes avant-guerre. Il y agit avec des dirigeants autonomistes parmi les plus ouvertement liés au nazisme, comme Olier Mordrel, l'abbé Gantois et Hermann Bickler. À partir de 1935, il s'affirme indépendantiste. L'Italie de Mussolini encourage les Corses dans cette direction. Des poètes sont invités en Italie. Cependant, contrairement aux linguistes italiens qui tentent de motiver les revendications italiennes, Rocca ne pense pas que le corse dérive du toscan mais insiste sur le fait que ces dialectes dérivent d'un langage commun qui n'est pas l'italien. En 1938, il est exclu de l'ordre de la légion d'honneur. A Muvra commence alors à publier des articles antisémites et anti-francs-maçons. En 1939, après de multiples saisies et perquisitions, le journal est interdit. Lorsque la Seconde Guerre mondiale s'annonce, par peur des visées irrédentistes de l'Italie de Mussolini, l'État ferme l'imprimerie de A Muvra. Les autonomistes s'étaient amalgamés aux irrédentistes, dans les relations avec l'Italie fasciste. Ruiné, Petru Rocca est condamné à plusieurs années de prison en 1946. Accusé de collaboration avec les Italiens en 1945, il est condamné à 15 années de travaux forcés. En 1953, il crée une académie afin de défendre la langue corse.

    Petru Rocca, Directeur de « A Muvra » et  leader incontesté du mouvement autonomiste de l’entre-deux-guerres, cite dans son ouvrage Connais-tu la Corse? (Editions Agence parisienne de distribution, 1960) les noms des dix-sept rédacteurs principaux de son hebdomadaire « corsiste » . Parmi eux quatre ecclésiastiques : Dominique Carlotti, Tommaso Alfonsi, Antoine Saggesi et François Petrignani. L’engagement d’hommes d’église dans ce mouvement politique ne se comprend qu’en rappelant brièvement la situation de la Corse. Un article en parle en cliquant ci-desous.

    LES ECCLESIASTIQUES REDACTEURS DE A MUVRA | Accademia Corsa di Nizza

    Bibliographie :

    Les corses devant l'anthropologie, Gamber, 1913

    Pruverbii, massime è detti corsi, 1921

    A pignatta, cumedia di Plautu, 1924

    Storia populare di Corsica, 1930

    Una Vittoria Autonomista. L'Assemblea di i "Stati Generali di Corsica, 1934

    Quaderni di u Cursismu, 1935

    Parlà d'Aghjacciu, puesii, 1955

    Connais-tu la Corse?, 1960

    Tempi è tempi, 1963

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