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Le lion britannique et le coq Gaulois
Le lion britannique et le coq gaulois
Henri Ceccaldi avait un regard journalistique au-delà de la Corse et l’année 1956 lui a fourni l’occasion de donner sa vision sur les rapports de force dans des conflits internationaux comme celui du Canal de Suez et, en parallèle, l’invasion des chars russes à Budapest.
La nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Nasser privait les Français et les Britanniques des droits de péage sur le canal. Cela va entraîner une cascade de conflits. Alors qu’’une conférence internationale s'ouvrait à Londres le 16 août en vue de trouver un compromis, les militaires français et britanniques transportaient des troupes vers Chypre. Le Premier ministre israélien David Ben Gourion, son chef d'état-major Moshe Dayan et Shimon Peres passe un accord secret à Sèvres, avec Guy Mollet et un émissaire britannique. Les Israéliens attaqueront les Égyptiens et, dans la foulée, Français et Britanniques occuperont la zone du canal sous prétexte de les séparer, en soumettant les Egyptiens à un ultimatum. Les troupes du général Moshe Dayan mettent en déroute l'armée égyptienne dans le Sinaï. Comme convenu, Londres et Paris adressent un ultimatum conjoint au Caire et à Tel Aviv, enjoignant aux combattants de cesser le feu et de se retirer à 10 miles du canal. Israël s'incline mais l'Égypte, sans surprise, refuse l'ultimatum. Français et Anglais détruisent au sol les avions égyptiens. Et, les 5 et 6 novembre, les parachutistes sautent sur Port-Saïd, à l'endroit où le canal débouche sur la mer Méditerranée. Pendant que l'attention du monde se porte sur le canal de Suez, les chars soviétiques entrent à Budapest et répriment le soulèvement des Hongrois contre leur régime communiste. À peine les paras français et britanniques mettent pied dans la zone du canal, les Soviétiques menacent d'intervenir avec des fusées intercontinentales à tête nucléaire si l'attaque n'est pas stoppée ! Washington fait alors pression sur ses alliés pour arrêter les frais... le 6 novembre 1956, l'expédition de Suez tourne au fiasco et prend fin à Minuit. Les parachutistes français et britanniques doivent cesser le feu quelques heures à peine après avoir sauté sur le canal et défait les troupes égyptiennes. Imposé par les Soviétiques et les Américains, ce cessez-le-feu sonne pour la France et la Grande-Bretagne la fin de l'ère coloniale et la fin de leur influence au Moyen-Orient. Il annonce aussi l'émergence du tiers monde et des pays arabes ainsi que l'intervention des États-Unis dans la politique moyen-orientale.
Cet épisode peu glorieux n’a pas échappé à Henri Ceccaldi qui, dans son coin de Diogène, en a fait une fable mais aussi un billet d’humeur sur la vérité assassinée dans ces conflits qui se sont dénoués à Suez et à Budapest.
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