• Marcel Savreux était le préfet du département de la Corse dans les années 1950. Henri Ceccaldi, dans sa rubrique « Le coin de Diogène » n’avait pas peur de le brocarder, notamment sur sa politique économique qui se résumait au « tout touristique » toujours décrié de nos jours par les mouvements autonomistes et indépendantistes qui, devenus majoritaires lors des élections, dirigent l’Assemblée de Corse. C’est donc un sujet qu’Henri Ceccaldi abordait régulièrement. Le Préfet Savreux déclarait en 1956 : « La première des possibilités, et celle qui justifie les plus légitimes ambitions, a d'abord indiqué M. Savreux, est celle que confère à la Corse son extraordinaire périmètre : le découpage de la côte est tel que le pourtour de l'île atteint 1 100 kilomètres, c'est-à-dire l'équivalent de la distance qui sépare Dunkerque de Nice. On imagine les ressources de pittoresque et de commodités sportives dont cette particularité fait bénéficier les estivants». La Corse n’était pour lui qu’un lieu de « ressources » touristiques. Il ne tenait pas compte de la flambée des prix dans une Corse en majorité pauvre. Pour Henri Ceccaldi, ce préfet attendait le printemps comme le début de la saison économique de la Corse et donc l’arrivée des estivants en même temps que les hirondelles. De 22 millions de francs en 1953 les prêts à l'hôtellerie pour faciliter son équipement sont passés à 104 millions en 1955. La Corse était présentée dans des campagnes publicitaires comme le plus proche des pays lointains et la terre de la nature inviolée. Inviolée ? Cela signifiait non industrialisée. Henri Ceccaldi n’a cessé de dénoncer cette manne du tout tourisme dont la majorité des insulaires étaient exclus et même victimes.

    Les printemps de Monsieur le Préfet Les printemps de Monsieur le Préfet

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  • Ce blog est dédié à la mémoire du journaliste corse Henri Ceccaldi, natif du village d'Evisa, qui écrivait notamment dans une rubrique "Le coin de Diogène" publiée dans le journal "L'informateur" durant les années 1950....

    Pourquoi "Le coin de diogène" ?

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  • Henri Ceccaldi, alias Diogène corseJournaliste corse polémiste, Henri Ceccaldi signait ses articles sous le pseudonyme de Diogène. Il le faisait sans agressivité. Il connaissait la valeur des mots. C’est aussi pour cela qu’on le surnommait " Henri la plume " au sein d’un trio d’amis qui comptait Henri le pinceau et Henri la Pendule. En quelques phrases et souvent en versifiant, il fustigeait inlassablement les fossoyeurs de la Corse. Il parlait de la désertification et de l’incurie du pouvoir central, mais aussi des bassesses humaines dont la toponymie n’écarte pas l’Île.

    Mathieu, Henri, Antoine Ceccaldi (son premier prénom était Mathieu) est né le 25 avril 1912 à Evisa. Il était l’héritier direct d’une littérature orale. Son père était poète ainsi que sa mère qui savait faire chanter les mots. Elle survécut à son mari et ses trois enfants. Elle improvisait des Chjam’è rispondi avec ses morts toujours présents dans sa pensée. Elle n’a pas eu à les rejoindre car elle était tous les jours avec eux.

    Henri Ceccaldi était très connu sous le pseudonyme de Diogène et dans ses billets quotidiens, il croquait, avec un bel esprit, les problèmes insulaires. Il a écrit sous d’autres pseudonymes : "Ad Jaceo" "L’écouteur " et "Mathieu Henri", mais aussi sous sa véritable identité. Après la Résistance, il avait débuté comme rédacteur en chef du journal " La quatrième République ". Lorsque, en dernier lieu, il a occupé les fonctions de rédacteur à la Direction des services agricoles de la Corse, Diogène a continué à alimenter sa chronique dans le journal corse " L’informateur ".

    Henri Ceccaldi s’était impliqué dans la culture corse. En 1951, il avait créé l’association culturelle et sportive " Altitudes ". En Août 1957, dans son village " Evisa ", où résidait le poète Minicale et Mathieu Ceccaldi ( Dans les années 1960,, auteur d’un dictionnaire de la " lingua nostrale " et d’un anthologie de la littérature corse*), sont venus des quatre coins de la Corse les poètes et improvisateurs célèbres comme Carulu Giovoni, Leca du u Furcatu, Julien Mattei de Croce, Simonu d’Aulle, Dominique Marfisi ( auteur-compositeur d’U caporale, Ma Cosa c’è ) , Sampetracciu, U Merlu d’Aiacciu, Iannettu Nottini ( auteur des " Ficca-Ficca " et " A Pulitica ") , Cesaru di l’Aquale… L’actrice Madeleine Robinson et l’acteur Daniel Ceccaldi participaient à ce festival qui fut un des derniers à rassembler les poètes et les représentants de la culture orale corse.

    Si des intellectuels insulaires sont à l’origine du Riacquistu dans les années 1970, il ne faudrait pas oublier ceux qui les ont précédés dans cette voie et, par ses initiatives, Henri Ceccaldi en fait partie. La plupart sont morts. Ils étaient présents à ce premier festival de la langue et de la chanson corse, qui a donné lieu à des débats sur la préservation de la " lingua nostrale " et qui s’est renouvelé jusqu’en 1959. Il aura fallu 26 ans pour arriver, en 1973, à ce qu’ils souhaitaient déjà : l’enseignement du corse autorisé par la loi Deixonne, déjà votée en 1951 en faveur d’autres langues dites régionales.

    Henri Ceccaldi était le Président du comité de réception de ce grand festival de la langue et de la chanson corses. Le 5 septembre 1957, dans un entretien avec Pascal Bontempi, il avait le projet d’organiser un festival d’art dramatique méditerranéen. Il déclarait alors : " La Corse, hélas ! manque de spectacles de qualité (les villages surtout). Sur le continent, toutes les villes de province ont la chance d’accueillir les grandes tournées théâtrales ; elles ont ainsi l’occasion d’applaudir nos prestigieuses vedettes de la scène et de l’écran. Ces mêmes comédiens ne viennent en Corse que pour y passer leurs vacances. Or, il est admis que les populations de l’ile savent apprécier, avec une compréhension toute latine d’ailleurs, les manifestations artistiques de valeur réelle.  Il est l’auteur d’une farce électorale " U votu di Cirottu " (Le vote de l’électeur) qui a été créée le 29 mai 1956 à l’Opera de Marseille par le groupe folklorique " A sirinnata ajaccina ", puis fut rejouée en Corse.

    Comme d’autres Corses qui ont pourtant œuvré pour l’île, Henri Ceccaldi, alias Diogène, ne figure pas dans le dictionnaire historique de la Corse édité chez Albiana sous la direction d’Antoine Laurent Serpentini. Des oublis sans doute. La preuve que ceux qui prennent en charge la mémoire d’un peuple ne le font pas de façon exhaustive. Henri Ceccaldi pourrait être un exemple pour les jeunes journalistes insulaires. Diogène, sans décoration mais avec sagesse, était un opposant permanent. Il dénonçait, avec ses mots scandés, les petits et les grands scandales insulaires. " Un chroniqueur plein d’esprit, alliant la finesse du détail à un robuste bon sens " écrivait un confrère dans une épitaphe. Certains de ses articles publiés dans l’informateur, ont encore une résonance dans l’actualité corse et mériteraient d’être à nouveau publiés. Nous livrons quelques bribes du talent d’Henri la plume. Il savait que les mots sont à la fois des cadeaux et des armes.

    Henri Ceccaldi est décédé à l’âge de 49 ans. Après sa mort, les épitaphes furent élogieuses. " C’était un homme qui avait son panache et son originalité qui le distinguait du commun…. Massif, solide comme un roc. Une paisible gravité reposait sur son visage, cette gravité qui vient d’une vie intérieure intense et d’un travail spirituel incessant. Derrière les lunettes, d’étranges prunelles, larges et polies comme des cailloux, ne laissaient rien transparaître. Il parle d’une voix douce avec l’assurance que donne une longue habitude du maniement des idées. C’était aussi un écrivain plein de fantaisie et de verve, capable d’une soudaine tendresse pour une injustice réparée, mais opposant systématique contre la mégalomanie, l’inconscience et les forbans qui se parent du masque du patriotisme et de la vertu pour mieux vous persécuter et vous démolir. "

    Son identité, elle se trouve d’abord dans son nom " Ceccaldi " qui ouvre à une généalogie et renvoie à un groupe, à une lignée, au village d’Evisa et à une ethnie, c’est-à-dire à un ensemble d’individus liés par une communauté de langue et de culture ( et non pas à des caractères anatomiques). Ces critères ont dû le pousser à s’intéresser d’abord à cette culture corse et permettre sans doute d’identifier des signes culturels dans sa façon de penser, dans son comportement et dans ses rapports avec les autres. Est-ce dire qu’être corse, pour lui, c’était correspondre à un modèle ? Nullement ! Henri Ceccaldi avait une forte personnalité. Tous ceux qui l’ont connu en témoignent.

    Lorsque le journal " L’informateur " fit peau neuve pour devenir l’hebdomadaire " L’informateur corse ", Henri Ceccaldi fut cité parmi les grands absents aux côtés d’autres disparus qui ont participé à la vie du journal. L’informateur corse existe, comme le Petit Bastiais et le Journal de la Corse (doyen des journaux corses puisque sa création remonte à 1817).

    Henri Ceccaldi a toujours écrit comme l’exigeait son origine. A l’expression " Corse attitude " des chasseurs de têtes pour l’emploi, nous préférons, en ce qui le concerne, celle de " corse a(l)titude " (Altitude comme l’association Altitudes qu’il avait créée) car Diogène savait en toute chose prendre de la hauteur. Il faisait preuve d’une réflexion marquée au " coin " du bon sens. Il savait aussi prendre de la distance avec la dramaturgie corse, en jouant avec talent d’un autre atavisme : l’humour. Il s’agit d’un humour qui sauve du désespoir tout en faisant appel aux consciences. Nous aurions aimé le rencontrer au " coin du feu " dans le village d’Evisa ou au " bar du coin " à Ajaccio.

    Nous remercions Laure Quattrini-Ceccaldi et feue Margrethe Jensen, veuve d’Henri Ceccaldi, pour nous avoir remis les photocopies des articles écrits par Henri Ceccaldi dans la période de 1954 à 1960. Nous en ferons bon usage dabs ce blog.

     

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  • Corse a(l)titude !

    Comment omettre l’importance des mots lorsque l’on sait que cette omission laisse la voie libre aux stéréotypes, amalgames, présupposés, préjugés et sophismes de toutes plumes qui clôturent la pensée ? Il faut souligner l’ampleur et la gravité de leurs effets pervers qui entretiennent l’imaginaire collectif dans ce qu’il a de plus conservateur pour ne pas dire rétrograde. En Corse, les mots ont acquis et gardé toute leur importance car le peuple corse a une vieille tradition orale. Elle remonte à la nuit des temps.

    La Corse a(l)titude Connaissez-vous la Corse ? Oui ! une île paradisiaque, aux plages ensoleillées, à la nature vierge et peuplée de machos impertinents et de terroristes chevronnés, où l'on pratique la sieste autant que le racket. Caricatures outrancières !

    Les Corses ont été caricaturés par des écrivains célèbres qui n’ont vu sur l’île que de l’exotisme pour donner une large part à l’anecdote. Dans un de nos précédents articles, nous avons livré " Histoire corse " une nouvelle de Guy de Maupassant. On y lit l’extrait qui suit : « Gendarmes éventrés par les sauvages paysans de cette île, réfugiés dans la montagne à la suite de quelque vendetta. Le légendaire maquis cache en ce moment, d’après l’appréciation de MM. les magistrats eux-mêmes, cent cinquante à deux cents vagabonds de cette nature qui vivent sur les sommets, dans les roches et les broussailles, nourris par la population, grâce à la terreur qu’ils inspirent. Je ne parlerai point des frères Bellacoscia dont la situation de bandits est presque officielle et qui occupent le Monte d’Oro, aux portes d’Ajaccio, sous le nez de l’autorité. La Corse est un département français ; cela se passe donc en pleine patrie ; et personne ne s’inquiète de ce défi jeté à la justice. Mais comme on a diversement envisagé les incursions de quelques bandits kroumirs, peuplade errante et barbare, sur la frontière presque indéterminée de nos possessions africaines ! Et voici qu’à propos de ce meurtre le souvenir me revient d’un voyage en cette île magnifique et d’une simple, toute simple, mais bien caractéristique aventure, où j’ai saisi l’esprit même de cette race acharnée à la vengeance. »

    Nous avons retrouvé chez Henri Ceccaldi alias Diogène, un article plein d’humour qui pourrait être une réponse aux poncifs malveillants qui font de la Corse un lieu de criminalité. Il s’agit d’un article tiré de la chronique " Le coin de Diogène " tenue par Henri Ceccaldi jusqu’en 1960…

    Doulce Corse - article du 17 janvier 1955

    La lecture de la presse continentale de la semaine dernière a dû donner des cauchemars aux personnes sensibles : assassinats, suicides meurtres, accidents ont rempli des colonnes entières. La sauvagerie et la démence ont particulièrement illustré ce début de l’année 1955. Aussi n’ai-je pu m’empêcher de commenter en vers ces nombreux faits d’hiver.

    Tandis qu’au-delà de la mer

    On peut voir : des meurtres de fous,

    Accidents de chemin de fer,

    Coups de feu de maris jaloux

    Femmes tuant à coups de hache

    Jeunes gens à coups de couteau

    Chez nous on n’est pas aussi lâches

    Pour voir ça, prenez le bateau.

    Un gamin tuait sa marâtre

    Quand elle avait le dos tourné

    Un ivrogne ne faisait que battre

    Son épouse et son nouveau-né,

    Ici, il n’y a que je sache

    De ces modèles de salauds ;

    Chez nous on n’est pas aussi lâches

    Pour voir ça, prenez le bateau.

    Ailleurs on voit des coupe-gorges

    Pleins de voyous, de sans abris

    Ici les seuls que l’on égorge

    Sont les cochons et les cabris

    Partout on trouve des apaches,

    Dans les taudis, dans les châteaux ;

    Chez nous, on n’est pas assez lâches

    Pour voir ça, prenez le bateau.

    DIOGENE.

     

    Ce sont les idées reçues qui pourrissent les relations entre l'île et le ContinentA la question " Peut-on se moquer des Corses ? ", nous répondrons " oui " mais il y en a marre. Depuis trop longtemps, les Corses sont victimes des mots. Ils pratiquent eux-mêmes l’autodérision, contrairement à beaucoup de leurs détracteurs. Ils ne craignent donc pas le portrait humoristique mais doivent encaisser depuis des années des vérités fabriquées et entretenues par la haine. Le magazine mensuel Corsica de janvier 2008 a voulu dresser une liste des faux maux dont on les affuble, en donnant 49 raisons pour laisser tomber les idées reçues sur la Corse et les Corses. Nous y avons trouvé, parmi les clichés les plus tenaces (peut-être parce qu'il touche davantage les portefeuilles que les esprits), le suivant : L'État a multiplié les efforts en Corse.  Ah, que la République est bonne fille avec ces ingrats Corses !

    De quel côté est l’ingratitude ? Sans remonter trop loin, il faut rappeler que Le 15 mai 1768, la République de Gênes vend la Corse à la France pour la somme de 2 millions de livres payables sur dix ans. Vendus sans avoir appartenus à personne, les Corses sont indignés et se révoltent contre cette décision. Ils déclarent la guerre contre les troupes du roi de France. Après leur victoire à Borgo le 6 octobre 1768, Louis XV emploie les grands moyens et envoie une armée de trente mille hommes. Des villages entiers sont rasés et de nombreux Insulaires sont tués. Grâce à la disproportion des moyens engagés par l’envahisseur, les Corses sont défaits à Ponte Novu le 9 mai 1769. On ne peut pas parler d’un mariage d’amour lorsqu’il s’agit d’une annexion réalisée dans le sang d’un peuple acheté comme un troupeau avec le pâturage.

    Par la suite, la Corse a encore perdu des milliers d’hommes " morts pour la France " dans les deux grandes guerres. Notamment, lors de la guerre 1914-1918, 9.739 Poilus nés en Corse sont morts pour la France (presque 25% de la population masculine corse). A cette époque, les Corses étaient le plus souvent affectés dans des troupes coloniales et c’est tout un symbole. Pendant longtemps, nombre de Corses n’ont eu pour débouchés professionnels que des carrières militaires et administratives. Les jeunes Corses devaient faire leurs études sur le Continent avec les déchirures familiales et les sacrifices financiers que cela occasionnait pour, finalement, s’expatrier. Tout a été fait pour que l’assimilation soit complète. En ajoutant les expatriés aux morts pour la France, le bilan de la Corse française apparaît catastrophique sur le plan humain.

    Historiquement, il a bien fallu admettre que les Corses ne sont pas les descendants des Gaulois ! Devant cette évidence pourtant historique, l’Etat français avait voulu effacer l’histoire de la Corse (devenue celle de la France), et ne veut encore voir dans la culture corse qu’un folklore régional. Malgré les sacrifices des deux guerres, la Corse a toujours fait l’objet de méfiance et de sarcasmes. Pour exemple, la loi Deixonne (qui admet en 1951 l'enseignement facultatif des langues dites régionales) na été étendue à la langue corse que tardivement en 1973. Il suffit d’écouter les médias nationaux et, sur Internet, de lire les commentaires des Franchouillards anonymes pour y trouver le racisme rampant dont la Corse est toujours la cible.

    Les vrais amis de la Corse savent que les gouvernements français n’ont pas toujours appliqué la devise républicaine à la Corse (L’ont-ils appliquée sur le Continent ? C’est un autre débat). Les gouvernants successifs n’y ont favorisé souvent que l’affairisme de quelques-uns, comme ils l’ont fait en Afrique de façon plus voyante. Peut-on penser sérieusement que les mouvements autonomistes et indépendantistes sont nés dans une région trop bien traitée par le pouvoir central et ses Jacobins ?

    Des journalistes corses regrettaient ou dénonçaient déjà, après la guerre de 1939-45, la diabolisation de la Corse et la politique continentale de type colonial, relayée par la complicité de certains élus qui pratiquaient la brosse à reluire. A l’époque, quatre grands titres de Journaux couvraient l'île : " le Journal de la Corse" à Ajaccio, "L’informateur " et "Le Petit Bastiais" à Bastia , enfin le "Patriote" représentants les communistes. A ceux-là, s'ajoute l'hebdomadaire dominical du parti communiste "Terre Corse". Il faut aussi citer " U Muntese ", revue bilingue créée en 1955 et fermée en 1972. D’autres ont disparu avant 1940 comme Muvra, L’annu Corsu, A tramuntana, l’Ile.

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  • En août 1956, Henri Ceccaldi  président du groupe culturel et artistique "Altitude", associé au journal U Muntese que dirigeait Pierre Ciavatti, était à l'initiative d'un grand rassemblement des poètes et des écrivains dialectaux de la Corse.  Il s'agissait d'une sorte de consulta pacifique pour défendre notre dialecte et notre culture.  C'est un festival qui s'installa pendant quatre  saisons de 1056 à 1959 sous les châtaigniers tricentenaires dans un magnifique théâtre éviséen de verdure, désigné comme l'un des plus beaux sites d'Europe par Pascal Bontempi qui a relaté l'événement dans la presse locale. Nous vous proposons cet article et les programmes des trois dernières saisons de ce festival qui a précédé de plus de dix ans le Riacquestu...   

    Cliquer sur les images pour une meilleure lecture !

    Evisa, lieu de rasselmblement culturel

    Evisa, lieu de rasselmblement culturel

    Evisa, lieu de rasselmblement culturel

    Evisa, lieu de rasselmblement culturel

     

    Evisa, lieu de rassemblement culturel

    Evisa, lieu de rassemblement culturel

     

    Evisa, lieu de rassemblement culturel

    Evisa, lieu de rasselmblement culturel

     

     

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  • Henri Ceccaldi journaliste polémisteParfois des articles de Diogène pouvaient valoir à Henri Ceccaldi quelques escarmouches verbales gentilles et peut-être des menaces dont il ne faisait pas étalage dans ses articles. On dit même qu’il se déplaçait avec une canne – épée et un ou deux cousins lorsque c’était chaud. Nous avons retrouvé une suite d’articles qui lui a valu une gentille lettre d’un Monsieur Renucci conseiller général de Zevaco pour lui expliquer que son article « O tempora ! O mores » (paru le 21 mai 1953) ne tient pas compte de la moralisation des mœurs politiques dont ce conseiller se dit un défenseur. Pour autant, aujourd’hui encore, peut-on dire que tout est devenu parfait ? Diogène l’incita alors à relire « Topaze » écrit par Marcel Pagnol.

    Nous publions les deux articles d’Henri Ceccaldi, alias Diogène, relatifs à cette gentille polémique, en y ajoutant un autre de ses articles, le troisième volet illustrant une part de ces mœurs en évoquant ceux qu’il nomme les « ventripreneurs » et les « lamentins » sous la forme d’un conte à la Pérrault, intitulé « Comptes de fée ». Nous reproduisons d’abord ce troisième article de cette série. Diogène enfonce le clou…

    Mon " Relisez Topaze " de la semaine dernière a provoqué chez de nombreux lecteurs et amis, divers commentaires encourageants dont j’ai eu les échos. Tous sont d’accord pour me dire : " Dénoncez les coupables ! "

    Mais comment prouver ce que tout le monde devine sans atteindre la diffamation, au sens juridique du mot ?

    Je vais donc vous faire un conte de Perrault, avec des ogres voraces et des " Petit Poucet " résignés.

    Il était une fois une île pauvre et presque déserte. Les habitants très clairsemés de cette île se plaignaient tout le temps de manquer d’eau, d’électricité, d’écoles, de routes … etc. Ils avaient désigné pour les défendre des squales appelés " lamentins " dont les qualités principales sont d’imiter les plaintes humaines et de suivre les bateaux d’où l’on jette à manger.

    Marianne la fée protectrice de l’île, y semait de temps en temps quelques poignées de grisbi, laissant aux lamentins le soin de l’utiliser suivant les nécessités.

    Quelle aubaine pour les lamentins ! Ils appelaient à la ripaille les ventrepreneurs " (variété de castors) :

    - Construis-moi cette route, disait le " lamentin ".

    - Combien ? demandait le " ventrepreneur ".

    - 20% pour moi, répondait le " lamentin ".

    - D’accord ! mais laissez-moi récupérer, disait le " ventrepreneur " .

    C’est ainsi qu’un hameau de 80 vieillards se voyait tracer une route inutile et mal chaussée conduisant à la mer, tandis qu’un bourg de 1200 habitants avait peu d’eau et pas d’électricité.

    C’est ainsi qu’un groupe scolaire de deux étages ( un million pour le lamentin ) s’élevait pour une douzaine d’élèves…

    - Mais ces lamentins et ces ventrepreneurs étaient malhonnêtes ? me demandez-vous.

    - Que non !

    La fée Marianne, devenue aveugle en vieillissant, les décorait d’un ruban rouge pour attirer autour d’eux les habitants transformés en grenouilles.

     

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